LE TEMPS FAIT SON OEUVRE
Pratique plastique - Mars 2019
Pour ce sujet nous devons travailler à la manière d'un artiste afin de nous immerger dans un protocole et proposer deux production : une oeuvre contemplative et une performance permettant de produire un objet. Je choisi de m'inspirer de deux plasticiens qui travaillent la question du temps, ARMAN et Roman OPALKA. Donner à voir différentes histoire, c'est en effet donner à voir différents temps. Travailler cette notion peut m'apporter des pistes pour traiter spatialement la question du temps.
À LA MANIÈRE D'ARMAN
Long Term Parking, 1982, Jouy-en-Josas
Long Term Parking est une œuvre monumentale évolutive qui présente un volume de 59 voitures coulées dans du béton. Par sa démarche l’artiste conserve la trace d’une civilisation, d’un parking laissé à l’abandon. L’enjeu est de voir le devenir des carrosseries dans le temps avec pour finalité de l’œuvre, la disparition totale des voitures. Il dit vouloir que les carrosseries rouillent et se désagrègent pour ne conserver que leurs empruntes dans le béton. Aujourd’hui il est possible d’observer le résultat près de quarante ans après sa réalisation. Les squelettes des engins demeurent visibles mais ont été largement endommagés par le temps. Par son travail Arman crée un fossile moderne de la société des années 1980.
Dans Le temps à fait son œuvre, différentes parties du protocole de l’artiste ont été reprises. La récupération de matériaux in situ au château d’Andlau permet la formation d’un échantillon qui peut agir comme témoin d’un temps du château. Ensuite, ces éléments sont coulés dans du ciment pour les figer à la manière d’Arman. L’enjeu est de les laisser se désagréger avec le temps pour n’avoir que les traces d’un instant, d’une histoire de la vie du château d’Andlau. Aussi, dans le contexte du projet Vies de château dans lequel cette œuvre s’insère, il s’agit de voir quel sera le résultat de la confrontation de ces deux matériaux, le ciment et les éléments récoltés. Ceci se rapporte à la confrontation que connait la ruine du château face à la nature.
À LA MANIÈRE DE ROMAN OPALKA
Long Term Parking, 1982, Jouy-en-Josas
Roman Opalka consacre toute son Œuvre a trouver un moyen de donner à voir le temps, en l’occurence, le temps de la vie humaine. Pour celà il met en place un rituel, il peint sans relache une suite de nombres , de 1965 à sa mort en 2011, pour garder la trace de son passage sur terre. Au moment où il peint, il énonce les nombres à voie haute. Plus il avance dans sa série, plus il ajoute du blanc pour arriver à la fin de son Œuvre à obtenir un monochrome, comme si enfin il avait mérité, après tant d’années d’obstination, à avoir le droit de n’utiliser que cette nuance. À la fin de chaque journée de travail, il effectue une prise de vue de son portrait qui participe, au sein de son Œuvre, à donner à voir la marque du temps sur un individu.
Son Œuvre peut être considérée comme une performance puisqu’il met en place un rituel qu’il effectue parfois en public. Aussi la performance se trouve dans son obstination à effectuer son rituel chaque jours tout au long de sa vie.
Du protocole de cet artiste Le temps fait son oeuvre retient l’idée de répétition et de travail journalier qui donne à voir l’évolution des idées dans le temps. L’enjeu ici est de se filmer chaque soir pendant trois semaines en racontant le projet au moyen d’argile. Ici est présenté un échantillon de cette perfomance avec les modelages obtenus et les vidéos qui les accompagnent.