CHRONIQUE D'UN VOYAGE HISTORICO- FUTURISTE
Texte utopique de projet
Nous sommes en l’an 2100, une ère où tout est devenu électrique, rapide et intuitif. Je décide de me rendre à Lyonès depuis Strasbourgia (anciennement Lyon et Strasbourg). J’emprunte alors le train-tube, nouveau moyen de transport qui place l’ancien TGV dans un cylindre pour le propulser par pression de telle sorte à ce que le voyage Strasbourgia Lyonès ne dure plus que deux heures. Dans ce temps de transport j’ai le choix. Je peux attendre tranquillement que le trajet se déroule et profiter de ce temps pour travailler ou me distraire par mes propres moyens. Je peux aussi choisir de découvrir un monument présent sur le trajet du train-tube.
Les designers publics du nouvel État Mondial ont mit cette solution en place. Soucieux de distraire les voyageurs, ennuyés par la monotonie du train-tube qui ne permet pas, par sa vitesse, de voir le paysage, ils ont élaboré un outil de découverte du patrimoine. Grace à la vitesse du train ils proposent un voyage dans le temps, de la durée du déplacement, vers un lieu qui se trouve sur le trajet du voyageur. Je dispose ici de deux heures, je vais donc regarder quels sont les monuments qui me sont proposés. L’initiative a deux avantages. Le premier et de revaloriser le patrimoine mondial, le second et de voir le voyage comme étant une fin en soit et non plus comme un temps perdu permettant uniquement de se rendre d’un point A à un point B.
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Sur ma route je longe le massif des Vosges. Je remarque que trois châteaux perchés sur les sommets des montagnes sont disponibles à la visite. J’hésite un instant, je n’ai jamais testé ce genre d’appareil mais tout le monde dit que c’est une expérience à vivre. Finalement je clique sur un château à travers l’écran.
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En un éclair je suis partie. Je me retrouve en 1270, devant une bâtisse imposante qui domine la vallée. J’apprendrai plus tard qu’il s’agit du château d’Andlau et que son propriétaire, Eberhard d’Andlau, vient d’achever sa construction. En parcourant le paysage du regard, j’aperçois des demeures médiévales en contre-bas. Je peux me promener au bord de la falaise, de toute façon personne ne me voit. Je m’amuse à suivre le garde dans son tour de ronde, je goûte à la tourte dans la grande salle à manger, je m’étonne devant la catapulte, je déambule dans le marché de la cour du château. Les odeurs sont fortes et l’expérience est troublante. C’est fascinant de découvrir la vie des hommes qui ont arpenté ce territoire 900 ans avant moi.
De l’ère moyenâgeuse à l’État Mondial, l’écart et si grand. Je trouve néanmoins des similitudes dans les gestes, dans les regards qui perdurent et font que les êtres se comprennent. Malgré le langage et les codes qui ont changés, je retrouve dans leur regard quelque chose d’animal que je comprends. Je me dis qu’il est peut-être dommage que nous ayons tous la même langue dans l’État Mondial, leur langage à quelque chose de singulier qui les unis. Tout à coup j’ai envie de leur parler, qu’ils m’expliquent qu’ils me décrivent leur époque. J’ai envie de les mettre en garde afin qu’ils évitent des évènements désastreux mais j’entends la sonnerie, il est l’heure pour moi d’arriver. En un éclair je suis revenue. L’atterrissage est violent, comme si on m’avait empêché de leur parler.
« Lyonès terminus de ce train tout le monde descend ! ».